Tranquille...

Dès que j'ai eu assez d'énergie pour quitter la mine, je suis descendu sur terre. Affalé contre un arbre, j'observe ces mortels qui vivent simplement sans savoir ce qui les attend une fois trépassé. S'ils savaient seulement ce que représente la possibilité de terminer comme moi, ils seraient encore plus appeurés par la mort. Et pendant que je regarde un père jouer avec ses fils, je me surprend à me demander comment était le mien. Les anges étaient humains, ils n'ont simplement aucun souvenir de cette vie. Et j'ai toujours été trop curieux. Je me demande aussi comment était ma vie pour que je termine comme je suis. Parce qu'il faut bien avoir eu une mauvaise vie pour terminer en enfers et avoir fait quelque chose de cruel pour finir ange déchu! Toutes ces questions font raviver la douleur de la cicatrice que j'arbore maintenant dans mon dos. Je serre les dents pour ravaler ma douleur. Le Boss n'aime pas question. Le Boss n'aime pas non plus que nous sachions les choses. Il nous aime docile et ignorant. J'ai toujours eu horreur de ça. Une jeune femme avec un bébé dans les bras s'approche de moi. Elle se penche un peu et me demande :

Vous allez bien? Vous voulez aller à l'hôpital?

Et qu'est-ce qu'ils feraient sinon me faire enfermer dans un centre scientifique pour savoir pourquoi mon sang est noir, pourquoi mon coeur ne bat pas, pourquoi je ne mange pas et tout le reste? Je lui jette un regard froid, totalement dénué d'expression qui peut faire frémir n'importe quel tueur en série. Alors cette femme a tôt fait de s'en aller et je m'en sens bien mieux. Je veux qu'on me laisse tranquille pour une fois. Pour une fois, je ne cherche pas à juste tuer et faire souffrir. Tout ce que je veux c'est être tranquille et peut-être... Avoir des réponses...

Je n'ai pas pu arreter d'y penser, meme aprés qu'on m'est dit de ne plus l'approcher, meme aprés qu'ont m'est fait comprendre que d'autres personnes s'occuperais de son cas. Je n'ai jamais songer a contester les ordres, ils m'arrivaient et je m'en moquais totalement, j'executais sagement mais la je n'en ai pas envie vraiment pas. Je veux le revoir ... meme si ce n'est que pour qu'il me crache sa haine au visage, meme si ce n'est que pour qu'il me meprise et que je me rende compte qu'il a joué avec moi, meme pour ca. Alors quand j'ai sentit sa presence au park je m'y suis rendu, il etait la appuyé contre un arbre je reste eloigné me demandant si il va sentir ma presence. Je peu sentir sa douleur et une nouvelle fois ca me dechire le coeur ...

Comme une brise légère qui vient balayer la chaleur suffoquante d'un été trop humide, je ressens lentement une présence angélique. Et plus cette sensation se renforce, plus je la reconnais. Shary... Je devrais m'en aller immédiatement. Je devrais ne même pas avoir la petite idée saugronue de rester là. Le patron a été très clair dans son geste. Je ne dois plus lui parler, ne même plus la revoir. Mais je ne bouge même pas. Ma seule option est de retourner en bas parce que me lever et marcher est totalement illusoir en ce moment, mais j'ai eu mon cota pour 100ans! Je balade mes yeux dans le parc pour la voir et je suis amener presque directement sur elle, encore une fois.

Il me vois ... enfin.
Mais il ne bouge pas, je ne mets pas longtemps a comprendre que la reprimande a du etre plus douloureuse pour lui que pour moi. Lucifer ne doit pas s'embarasser de parole non ca ne doit pas etre son genre. Nos yeux se croisent, son regard arrogant a disparu, pourtant je n'aurais jamais autant souhaité le voir qu'a ce moment precis. Je fait quelques pas vers lui puis m'arrete. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, il risquerais de se faire nouveau prendre et ca serais ma faute. La douleur qu'il ressens est deja ma faute. Je reflechis un instant et songe a faire demi tour ...

Je la vois hésiter puis faire quelques pas et hésiter encore. Je dicerne la peur, la pitié. Ce deuxième trait me donne envie de vomir. Je ne veux pas de pitié. Je ne veux rien du tout de ces cochoneries. Alors je tente de me lever, mais je suis pas encore assez fort alors tout ce que ça donne, c'est un con qui grince en se laissant retomber douloureusement contre un arbre. Le choc entre mon dos charcuté et l'écorse fait encore plus mal que ma tentative de me lever. Me sentant trop stupide, de rage, je me frappe l'arrière de la têtre contre le tronc.

Il tente de se lever mais le resultat est peu fructueux et la douleur ne semble qu'empirer alors en quelques secondes je suis a ses cotés. Je m'agenouille prés de lui, l'inquietude melé a de la colère voila ce que je ressens a ce moment, inquietude pour lui, meme si je devrais parfaitement savoir que mon inquietude il s'en fou, qu'il en a vu des pires et que ce n'est pas le fait que je me tienne prés de lui qui va changer quelque chose. Et de la colère pour celui qui a fait ca, parce qu'il la blessé ... Je ne comprends pas bien ce sentiment, j'ai souvent ressentit de la colère pour les gens qui blessais les autres mais ca n'avais jamais etait aussi vif aussi cru. Je ne dit pas un mot mes yeux parlent pour moi et ils cherche a se rassurer dans son regard ...

Sa présence est plus forte, signe qu'elle est à mes côté. Je tourne la tête dans sa direction, m'attendant à peut-être voir de la moquerie. C'est vrai, après tout, je le mériterais bien. Mais ce n'est pas le cas. Elle est inquiète et colérique. Elle a de l'ampathie pour ce qui m'arrive. Ça me surprend un peu et pour chasser ce trouble, je dis simplement :

Arf vous les anges du haut, vous avez toujours cette manie d'être touché par ce que vivent les autres, c'est dingue!

Cette sensation est très étrange. Je n'avais jamais connu ça. Personne ne s'était jamais soucier de moi avant elle. Pourquoi? Pourquoi elle fait ça? Pourquoi elle? Pourquoi le fait que ce soit elle est si détestable pour le Patron?

Je fronce les sourcils a sa remarque il n'as pas tors c'est notre mission nous soucier des autres. Mais la c'est autre chose, quelque chose de plus fort, le fait que ca soit lui qui souffre m'inquiete encore plus. Je ne sais pas quoi dire alors que son regard me fuie, je glisse mes doigts sous son menton pour l'obliger a me regarder. Sa peau est bouillante mais je n'y prete pas attention. Mes mains glissent sur son visage de nouveau, pour le soulager mais aussi pour pouvoir le sentir pour pouvoir gouter de nouveau a cette peau qui me fait frissoner ...

J'ai à peine quitter ses yeux que ses mains se posent sur mon visage, m'obligeant à la regarder de nouveau. La fraîcheur de ses doigts fait du bien. Comme si elle arrivait à glacer un peu cette douleur qui ne me quitte plus depuis que le Patron m'a apposé sa marque. Je me perd dans le noir profond de son regard, ayant la sensation de l'avoir déjà fait un milier de fois alors que nous nous sommes croisés qu'à trois reprises. Mes mains prennent possessions de ses poignets, comme pour l'empêcher de retirer ses mains de moi. De nouvelles images me frappent. Une poursuite. De la douleur. Un corps gisant par terre. Cette sensation de mourir lentement, de se consumer...

Il tiens me poignets comme si il avait peur que je m'en aille, ce que je ne ferais pas ... je ne sais pas ce qui m'arrive mais une chose est sure je ne partirais pas il en est hors de question ! Mes yeux se plongent dans les siens et j'ai la soudaine impression de le connaitre depuis toujours, de lire en lui comme il lit en moi. C'est une sensation etrange, comme si il pouvais lire en mon ame ...
De nouveau des images m'assaillent sans que je ne puisse les maitriser, de la douleur, une douleur qui me dechire le coeur ... sans m'en rendre compte la douleur est devenue physique et les larmes me montent au yeux comme si ces images me touchaient directement.

Quand les images s'arrête, je constate une larme s'échappant des yeux de Shary et qui coule le long de sa joue. Une main quitte le poignet qu'elle tient et du pouce je chasse les pleures de son doux viage.

Il doit y avoir une raison à ces images...

Je hais les questions sans réponse, du coup je me dois de lui en faire part. Après tout, peu importe ce que ça signifie, le fait est que ça n'arrive qu'avec elle. Nous sommes liés par quelque chose. Une chose que le Patron semble bien décidé à garder secrète pour être aussi vicéral envers moi depuis que j'ai rencontré Shary.

Sa main passe sur mon visage y chassant les larmes causé par la vue de ses images, un tel geste de sa pars me laisse surprise. Si mon coeur n'etait pas mort il battrais la chamade. Je me perds a nouveau dans ses yeux, ce regard incroyable. Puis a voix haute j'exprime ce que je pense ...

Il doit y'avoir une raison a ce que je ressens.

Je me rends compte du poid de ces paroles, c'est un aveux a demi voilé mais je m'en moque. Parce qu'avec ces yeux dans les miens rien d'autre sur terre au ciel ou en enfer ne compte ..

Je dégluti légèrement à ses mots. Pourquoi cette révélation avive en moi une flamme inconnue. J'ai l'habitude du brasier, mais celui-là est différent. Il n'est pas cruel. Il est même doux et fort agréable. Une flamme que je n'avais jamais connu et je suis quand même l'ange du feu! Et encore des questions, les mêmes questions toujours. J'en ai assez, j'ai l'impression qu'en bravant un autre interdit, il y aura une réponse quelque part. Je me redresse un peu, serrant les dent sous la douleur qui m'assaille de nouveau. Elle se demande pourquoi je bouge alors que ça me fait mal, je peux le lire dans ses yeux. De ma main toujours autour de son poignet je l'attire vers moi et mon autre main se glisse dans son cou pour mener son visage jusqu'au mien. Nos lèvres se rencontrent et c'est le déluge.

Je me vois devant elle, la regardant avec amour. Je suis humain et elle aussi. Je suis heureux. Puis un grand fracas et c'est la souffrance de l'avoir perdu. La poursuite, la recherche et la découverte de son corps mort et mutilé. La rage, la douleur, la soif de vengeance...

Je ne m'attendais pas du tout a ce qui se passe, je n'ai pas le temps de reagir et de toute façon je ne le veux pas. Je veux rester encore prés de lui et quand ses lèvres touche les miennes c'est l'explosion de sensations. Mais au plaisir car oui c'est du plaisir pur et simple que je ressens, un bien etre que je ne pensais pas pouvoir toucher un jour ... se succede les images. Et je le vois lui, je me vois prés de lui, comblée par sa presence, des moments tendres partagé avec lui. Puis les hommes ... le froid de l'eau. La fin ...
Il s'ecarte mais je m'aggripe a lui brusquement consciente qu'il est la partie qui me manquait depuis toujours, cette chose inssaisissable que je ne pouvais atteindre, il est tout ca a la fois et je ne veux pas. Je ne peu pas le perdre une nouvelle fois.

Quand les images affluent, je coupe le baiser pour tenter de faire le point sur cette découverte, mais elle me retient et retrouve mes lèvres pour un second baiser moins chaste que le premier. Je l'appronfondis dans un automatisme venu d'un autre temps, mêlant ma langue à la sienne pour une douce sensation de pleinitude qui m'était inconnue jusqu'à ce jour. Je comprends donc cet attirement que j'ai pour elle. Je l'ai connu de mon vivant. Que dis-je?! Je l'ai aimé de mon vivant et c'est à cause de ce que ces pilleurs lui ont fait que je suis ce que je suis aujourd'hui.

Alors que notre baiser prends une tournure plus intime je ne peut pas m'empecher de me sentir ... humaine. Je n'ai plus rien d'un ange et tout de la jeune fille que je devais etre il ya des siecles, une jeune fille amoureuse, qui aurais tout donner pour son epoux mais que la vie avait cruellement separé. Nous nous ecartons enfin pour reprendre notre souffle et nos yeux ne se quittent pas.

Quand nos lèvres se quittent, nos regards se retrouvent une nouvelle fois. Je sens la plaie de mon dos qui s'ouvre et une plainte m'échappe dû à la surprise. Le Patron ne manque absolument rien de ce qui se passe, bien entendu. Je porte une main à mon dos et quand je la ramène vers l'avant, elle est tâchée de mon sang noir. Je vois Shary devenir inquiète et je suis poussé, malgré moi, à la rassurer.

Ça va c'est rien. Juste un avertissement...

Son cri de douleur m'inquiete immediatement et lorsque sa main reviens vers moi pleine de son sang la colère que je ressens ne fait qu'augmenter a l'idée de le voir souffrir, alors en douceur mes mains rejoignent de nouveau son visage, je le caresse doucement detaillant chaque centimetres de ses traits si bien dessiné, caressant ses lèvres que je donnerais tout pour regouter ...
C'est a regret que je me rends compte que si il ne veux pas recevoir pire je devrais m'eloigner, meme si je n'en ai pas envie ...

Il va s'en prendre a toi si je reste ...

Je fait un petit mouvement de recul

Elle tente de mettre de la distance entre nous, mais ma main se saisit de son poignet, un peu plus violement que je ne l'aurais souhaité.

Il n'est pas question que je lui donne aussi facilement satisfaction!

Mon tempérament ne le permet tout simplement pas. Je suis un battant, pas question de baisser si vite les bras.

Si tu pars... ça sera juste pire...

Et sans réellement le savoir, je sens que j'ai parfaitement raison sur ces dires. Si elle part, le vide que ça causera sera encore pire que n'importe quelle souffrance que l'autre peut me faire subir.

J'ai envie de lui dire que je ne veux pas le voir souffrir, que sa douleur je la ressens trop intensement, que j'aimerais le proteger de ca mais je n'en fait rien, la peur des mots est grande pour moi qui n'est jamais parle de mes sentiments. Je me contente de me rapprocher de lui doucement ... Une de mes mains prends la sienne et j'y enlace mes doigts.

Je reste alors, je ne bougerais pas d'ici sans toi ...

Tu peux rester un moment alors, fis-je pour détendre un peu l'atmosphère tendu.

Je n'allais certes pas me lever aussi facilement et je ne voulais surtout pas retourner en bas. Mais sa main dans la mienne amenuise la douleur. Comme si elle faisait objet de barrière entre le Patron et moi. J'observe cette main, comme si elle était irréelle. Comment un phénomène comme celui-là peut être possible?

C'est pas un problème

Je lui est fait un sourire, un sourire rassurant, le premier depuis qu'ont s'est rencontré, le premier vrai sourire qui lui est destiné. Je me surprends a m'imaginer le tenir contre moi ... C'est entetant cette idée, comme si elle venais d'ailleurs, moi qui ne suis pas une experte des contacts physiques.

Une grimace qui tente de ressembler à un sourire se pend au coin de ma bouche. Finalement, avec la douleur qui est moins vive, je retente de me lever et j'arrive à me redresser un peu. C'est déjà un début. Un vieil homme passe et remarque que je ne suis pas au top de ma forme. Il s'approche, demandant si nous avons besoin d'aide. Qu'est-ce qu'ils ont tous à se soucier des autres aujourd'hui?!

Fiche le camp de ma vue grand-père.

Je lui jette un regard haïneux et je sens la main de Shary se contracter sur la mienne. Ouais... Elle doit pas beaucoup apprécier mes manières...

Son sourire n'est pas convaincant et il tente de se relever ... peu etre qu'il n'apprecie pas autant ma presence. Ce doute me fait mal a l'estomac un homme s'approche pour nous aider et il l'envoie balader avec tout le tact d'une huitre. Je serre sa main un peu plus fort, et me tourne vers le vieil homme ...

Ca ira merci ...

Mes mains se glissent sous les bras de Nataniel pour le soutenir il se laisse faire sans rechigner ... Le contact de son corps est tout aussi troublant...

Elle formule ma demande avec plus de gentillesse et le vieux s'en va. Ensuite elle m'aide à me lever et même si le fait d'être dépendant à cet instant me répugne, je la laisse faire. Je me retrouve alors sur mes pieds, mais je risque de pas pouvoir le rester longtemps. Et je sens le liquide épais de mon sang qui me coule le long du dos. Ouais, il y a ça aussi...

Y'a pas un endroit plus... Privé quelque part?

Et pour la première fois en 600 ans, il n'y a aucune arrière pensée derrière cette question! Je ramoli, c'est terrible...

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